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PATRIMOINE : LA CHAPELLE de Saint Maclou

Mille ans ? Un grain de sable sur la plage de l’Eternité... mais un parcours long et périlleux pour notre petit sanctuaire, édifié au 11ème siècle par les paroissiens de Saint Maclou[1]. Il est hors de question de résumer dans un simple article la longue histoire de la chapelle vouée à St Marcouf[2], dont la statue nous donne la bénédiction, depuis sa niche au-dessus du portail. Contentons-nous de quelques flashs, d’abord sur son passé spirituel, ensuite sur l’évolution de l’édifice.

La vie spirituelle de Saint Maclou, des origines jusqu’à la révolution de 1789

Nous la connaissons grâce aux registres paroissiaux (vive internet!) : ils égrènent sur des pages et des pages, les sacrements administrés par les curés successifs. De place en place, lorsque le curé décède, le registre relate la « nomination à la cure » du nouveau prêtre par le « seigneur patron ».
Choisissons un extrait :

Le curé Marionnet écrit et signe le 19 novembre 1789, le dernier acte du registre de St Maclou : le baptême de la jeune Marie-Jeanne Cécile Leroy.

A partir de là, comme partout en France, la révolution interdit de pratiquer la religion. Cependant, après le Concordat signé en 1801 les célébrations reprennent à St Maclou avec un seul curé pour Ecajeul et St Maclou. Administrativement, le 21 mai 1837, St Maclou, le Doux Marais et Ste Marie aux Anglais fusionnent mais leurs trois églises continuent à servir.

Evolution de l’édifice au cours des siècles et sa restauration récente

Seule une partie du choeur subsiste de la construction d’origine. Agrandie et embellie au cours des siècles, nef, clocher, décoration intérieure, son entretien a été certainement suivi jusqu’en 1789. Mais après ? « Solitaire et abandonnée, écrit Arcisse de Caumont en 1857, la chapelle de St Maclou sera difficile à conserver ».

Et pourtant, quelques décennies plus tard, la famille Lepetit dont la fromagerie est à 600 m, prendra soin du sanctuaire, mais perdra progressivement la main après la vente de l’entreprise en 1978.

Nouvelle période critique pour l’église, qui heureusement prendra fin au début de notre 21ème siècle et cette fois ce sera une véritable résurrection pour St Maclou : en 2005, entraînés par Patrick Truffaut, plus de 150 « amis de St Maclou » forment une association pour la sauvegarde de la chapelle. En dix ans, cette dynamique, à base de générosité et aussi de clairvoyance artistique, atteindra son but ; avec ses partenaires[3], l’association rénove totalement l’édifice, dans les règles de l’art. Son intérieur est superbement mis en valeur grâce à des vitraux offerts par des associés particulièrement généreux.

Et, surtout, « les amis de St Maclou » réveillent sa vie spirituelle ! Une lettre récente nous apprend que « 71 évènements ont eu lieu en 11 ans : 29 culturels, 21 accueils de personnes au cimetière, aux Rameaux et à la Toussaint et 21 offices religieux ».

 

Ne pouvant détailler cette belle histoire dans le présent article, je donne trois conseils aux lecteurs :

  1. Regardez les programmes de la paroisse et précipitez-vous à St Maclou à la 1ère célébration annoncée.

  2. ) Un matin, de préférence calme et ensoleillé, montez seul à l’église : depuis le cimetière, admirez le panorama, ce damier d’herbages et de labours avec au loin les clochers de St Pierre Sur Dives, enfin retombez sur terre, le cœur plus gros qu’avant de foi et d’espérance.

  3. ) Vous pouvez consulter le site internet : chapellestmaclou.fr.

      Enfin, si vous êtes un oiseau, faites votre nid dans l’if : lui aussi aura bientôt mille ans, et tous les oisillons qui y naissent, volent vite et chantent bien !!

François de Gaalon

Pour la petite histoire :

Saint Marcouf (490 - 558)

 

Saint Marcouf, d'origine franque, nait à Bayeux vers 490. Il distribue ses biens aux pauvres et se met à la disposition de l'évêque de Coutances qui l'ordonne prêtre à l'âge de 30 ans et l'envoie en mission d'évangélisation en Cotentin.

 

Il attire des disciples qu'il réunit à Nanteuil (aujourd’hui St-Marcouf), à 7 kms au Nord de Ste-Mère Eglise. Il avait demandé au roi Childebert Ier, fils de Clovis de lui accordre ces terres en lui promettant que, dans ce couvent, on prierait pour le royaumes des Francs.

 

En 558 ses obsèques sont célébrées par l'évêque saint Lo. Pour éviter sa profanation par les vikings venus conquérir la Normandie, son corps est transporté en 898 à Corbeny (Aisne) sur le chemin des Dames qui entrera dans l'histoire en 1917 (270.000 poilus y furent tués en 40 jours).

 

Durant des siècles, de nombreuses personnes ont souffert d'abcès tuberculeux des ganglions du cou appelés écrouelles. Dès Louis VI (1108) les rois de France avaient le pouvoir de guérir le jour de leur sacre ces malades alignés sur leur passage. Ils les signaient en disant : "Le roi te touche, Dieu te guérisse". Les rois pensaient que saint Marcouf leur donnait ce pouvoir miraculeux.

 

Quelques jours après leur sacre, les rois parcouraient 28 kms jusqu'à Corbeny (où se trouve aussi le prieuré de l'abbaye St-Rémy de Reims abritant la Sainte-Ampoule utilisée pour le sacre). Ils se recueillaient devant ses reliques et assistaient à la messe.

 

Ce pélerinage fut maintenu jusqu'à Louis XVIII (1814). Seuls Louis XIV, Louis XV et Charles X firent apporter les reliques à Reims.

 

Saint Marcouf est fêté le 4 mai dans le diocèses du Calvados, de la Manche et de l'Aisne

 

 

[1]          Maclou, Malo : deux noms pour le même saint, né au 7ème siècle en pays de Galles. Habitants de St Malo, de St Maclou : Malouins, Malouines.

[2]          St. Marcouf, de la même époque de St Malo, mais d’origine franque.

[3]          Commune, département, réserve parlementaire, sauvegarde de l’art français, coordonnés par la fondation du patrimoine.s

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